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Difficile pour moi de résumer en quelques lignes la découverte de l'une des plus fabuleuses fibre naturelle et  précieuse. Son histoire, son origine, sa production... toutes ces étapes sont importantes à raconter afin de mieux connaitre la complexité de sa  fabrication.  Un secret de fabrication gardé jalousement par les chinois  pendant 30 siècles!

 J'espère que vous irez jusqu'au bout et comprendrez mieux que ce n'est pas juste "un foulard" mais tout un savoir-faire.

 

La soierie lyonnaise

En France, l'industrie de la soie a rythmé toute une partie manufacturière et industrielle, la région lyonnaise et la vallée du Rhône. La soie, en produisant une filière technique et industrielle complète a marqué cette région en tissant un modèle économique unique.

Si l'apogée de la soie est révolue, Lyon a su rebondir dans les secteurs à fort potentiel de développement.

Elle continue à servir à la fois dans l'industrie du luxe en restant traditionnelle, mais aussi dans la haute technologie.

Le tissage de la soie et l'ennoblissement de tissus importés (teinture, impression, apprêt) n'a pas entièrement disparu. 95% de toute cette activité est réalisée en région lyonnaise.

 

Son histoire et la découverte du fil de soie

Le secret de la fabrication de la soie a été l'un des secrets les mieux gardés et convoités de l'histoire.

 

Selon une des légendes, la soie aurait été découverte vers 2500 ans avant J.C, par la princesse chinoise Si Ling-chi, lorsqu'un cocon tomba accidentellement dans son bol de thé. En essayant de le retirer, elle s'aperçut que le cocon ramolli par l'eau chaude, déployait un fil délicat, doux et solide pouvant être dévidé et assemblé. Elle eut donc l’idée de l’utiliser pour confectionner des étoffes aidée de ses meilleurs tisserands.

 

Ce qui est sûr, c'est que la Chine à réussi à domestiquer le ver à soie, Bombyx mori, à partir d’un ver sauvage à l'aide d'une observation et de recherches minutieuses.

 

Durant 3000 ans, l'empire du milieu (la Chine) a su conserver le secret de fabrication de la soie en interdisant et punissant de mort celui qui le trahirait. Cette soie deviendra la monnaie de référence des commerçants chinois et perses.

Durant la dynastie des Han, la soie devient progressivement une valeur de luxe pour elle-même et non plus un simple matériau. On l'utilise comme monnaie pour payer les fonctionnaires et récompenser les citoyens particulièrement méritants, sa production et son commerce deviennent une activité très lucrative.

Mais la richesse qu'elle apporte à la Chine attisera la convoitise des peuples voisins, ce qui fut peut-être le cas en 560, par un espionnage industriel réalisé par des moines venues de Byzance en volant des graines de vers à soie cachés dans le canne en bambou. La sériculture se diffusera donc dans tout le bassin méditerranéen.

 

La route de la soie

Dès l'antiquité, les Chinois exportèrent la soie vers le Moyen Orient et l'Occident, par terre et mer. Cette fibre à donné le nom à "La route de la soie" car cette marchandise qui y circulait était la plus chère. Cette appellation récente date de la fin du 19ème siècle par un baron allemand. En empruntant ces routes, longues de 8000 kms, divers échanges se font pendant des siècles : commerciaux, religieux, culturels et scientifiques, de la Chine à l'Inde, à l'Asie Centrale à la Perse.

 

La route de la soie vers l’Ouest est ouverte par les Chinois à partir du IIe siècle.

 

Peu après la conquête de l'Égypte en 30 av. J.-C., se met en place un commerce régulier entre les Romains et l’Asie, marqué par l’appétit des Romains pour ce tissu venu d’Extrême-Orient que leur revendent les Parthes. La soie fait alors son entrée dans toutes les classes sans distinction, même les plus humbles, jusqu’alors réservé à la noblesse romaine antique.

L’Italie créera une industrie de transformation de la soie dès le XIIème siècle.

 

L ' arrivée de la production de la soie à Lyon

La France, grande consommatrice de soies étrangères, notamment italiennes, décide de lutter contre les importations et productions étrangères.

Dès le 15ème siècle Louis XI donne à la ville de Lyon le privilège d'exercer la fabrication de cette précieuse fibre qui s'arrêtera 4 ans plus tard n'arrivant pas à concurrencer les italiens. Henri IV aidé d'Olivier de Serres ordonnera la culture du mûrier, développé également par Louis XIV.

 

Mais c'est au 16ème siècle sous François Ier, qu'il va donner à Lyon un véritable élan au tissage en autorisant les métiers à tisser et en attirant les meilleurs ouvriers italiens à transmettre leur savoir-faire. Mais étant en guerre contre eux, cela ne marchera pas. Seule la soie la plus simple sera tissée à Lyon et les plus précieuses en Italie.

 

C'est au 17ème siècle que la soierie lyonnaise arrive au niveau de celle d'Italie. La Grande fabrique de soie regroupant l'ensemble des professions touchant à la production et au tissage de la soie est crée.

 

La filière connait une belle croissance jusqu'à la Révolution. Après celle-ci, la production est freinée mais Napoléon Ier relance l'industrie en apportant les somptueuses soieries lyonnaises au Château de Versailles, dans les cours impériales et en soutenant les inventions techniques par brevets.

 

Les grands changements

Après une avancé dans le tissage façonné grâce à une automatisation partielle avec "la grande tire", c'est Joseph Marie Jacquard qui marquera l'histoire du tissage en inventant son métier à tisser en 1801, la mécanique Jacquard. On peut alors fabriquer mécaniquement des tissus simples et à motifs. L'augmentation de production fera décoller l'industrie lyonnaise mais provoquera la révolte des Canuts de 1831 car de nombreux ouvriers seront au chômage.

 

Les campagnes seront alors envahies de plantation de mûriers pour nourrir les larves du Bombyx mori.

L'activité de la soie s'étalera sur un vaste territoire: le Rhône, la Loire, la Drôme, l'Ardèche, le Nord de l'Isère.

 

Lyon, capitale de la soie

Du tissage au produit fini, toute la soie est à Lyon où toute l'activité était fondée sur plusieurs unités de production parfaitement séparées entre les fabricants, les soyeux, les négociants et les tisseurs (Canuts).

 

Les fabricants lyonnais sont installés sur la Presqu'île et les tisseurs au bas des pentes et sur le plateau de la Croix-Rousse.

 

La soierie Lyonnaise est donc plus qu'une tradition, elle à modelé la cité, les "canuts" dans le quartier de la Croix-Rousse et jusqu'aux appartements hauts de plafonds (4 mètres) afin de faire rentrer les métiers à tisser de grande taille. Ce terme représente également les travailleurs de la soie, ouvriers tisserands qui ont quasiment tous disparus. La quasi totalité des tissus sont aujourd'hui faits avec des machines automatiques.

 

L ' âge d'or

Tout au long du 19ème siècle, la soierie lyonnaise connait prospérité et devient le leader européen avec 3 nouveaux marchés: émergence de la bourgeoisie qui fera augmenter les volumes de tissus, quasi-monopole sur les vêtements liturgiques et l'exportation vers les Etats-Unis et l'Angleterre.

 

Mais, au 20ème siècle l'industrie subit un grave déclin lié à la concurrence de pays produisant des fibres modernes moins chers (dont le nylon), à l’évolution des habitudes vestimentaires en Europe après la seconde guerre mondiale, au développement de nouvelles activités telles que la teinture, à l’essor de certains pays asiatiques et aux maladies qui touchent le ver à soie en France, menant à la situation actuelle où la production est à nouveau essentiellement asiatique.

 

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La transformation de la matière brute en fil de soie - du cocon à l'étoffe

Avant l'étoffe il y a l'élevage du ver à soie, la sériculture. Cette matière d'origine naturelle provient de la bave produite par la chenille du papillon Bombyx Mori qui va former un cocon dans lequel elle se transformera en papillon.

 

Vient ensuite la filature qui consiste à dérouler le cocon pour obtenir un fil. Une fois ébouillanté  et brossé le fil de soie se déroule alors du cocon comme la laine d'une pelote. La "soie grège", à l'état brut est enroulée, on obtiendra jusqu'à 1500 mètres de fil de soie que l'on va assembler en leur donnant une torsion spécifique pour le rendre plus résistant , c'est le moulinage.

Un fil de soie que l'on tissera, et traitera pour éliminer la raideur, pour l'adoucir en effectuant le décreusage : étape venant avant ou après le tissage (selon l'utilisation) où l'on plonge la soie dans des cuves d'eau bouillonnantes au savon de Marseille pour éliminer certains éléments du fil de soie (le grès, sorte de colle) afin de le rendre plus souple et brillant. Cette étape est indispensable, la soie brute est inutilisable.

Une fois lavée, l'ennoblissement consiste à donner au tissu son aspect définitif par teinture (réalisée sur les fils avant ou après le tissage), par l' impression aux cadres (principe de la sérigraphie) ou l'impression numérique jet d'encre.

 

L'impression aux cadres plat : cette technique est inventée à Lyon en 1850 (dit "à la lyonnaise").

A l'aide d'un cadre en métal et d'une fine gaze avec certaines parties perméables laissant passer les couleurs, on vient imprimer les motifs en raclant une pâte colorée sur toute la surface du cadre.

Chaque cadre correspond à une couleur et un motif différent, c'est le principe du pochoir ou de la sérigraphie. 

 

L'impression jet d'encre : cette technique d'impression dépose localement chaque couleur directement sur le tissu, sous forme de micro-gouttes, par le biais d'injecteurs mobiles à partir de données numériques, contrairement à l’impression traditionnelle sur tissu où des étapes sont nécessaires pour réaliser l’imprimé.

 

Après l'ennoblissement, le fixage vient fixer par la chaleur les peintures sur le tissu. 

Les apprêts consistent  par différents traitements de finissage au tissu teint ou imprimé des propriétés particulières qu'il ne possèderait pas naturellement. Il s'agit de conserver ou améliorer le toucher particulier de la soie, souple et gonflant, "la main".

Pour terminer, la confection donne la touche finale au produit. Les couturières spécialisées dans la finition des foulards en soie, effectuent un roulotté main ou machine (ourlets roulotés à la machine imitant le "boudin" roulotté à la main, les coins sont cousus et terminés à la main).

 

Caractéristiques et propriétés de la soie

Les qualités de la soie sont nombreuses et inégalées de part ses longues fibres naturelles et très résistantes, son aspect lisse et brillant, sa douceur au toucher qui la rend agréable à porter, sa grande finesse de fibres, son bon pouvoir absorbant qui la rend facile à teindre et enfin son bon pouvoir isolant qui la rend chaude en hiver et fraiche en été.